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Protection de la plante

Les Désordres Nutritionnels : Carences – Exemple de la Tomate

Il existe deux types de carences, les carences vraies et les carences induites. Nous avons souvent tendance à confondre carences vraies et carences induites. Il est donc important de bien redéfinir ces deux types de carences.

22 mars 2020

Il existe deux types de carences, les carences vraies et les carences induites. Nous avons souvent tendance à confondre carences vraies et carences induites. Il est donc important de bien redéfinir ces deux types de carences. 

Lorsque les éléments nutritifs sont présents dans le sol mais non disponibles, on parle de carence induite. Son diagnostic est difficile. En effet, en plus de trouver la carence, il faut déterminer la cause de cette dernière. Les causes peuvent être multiples. Par exemple, une température ou un pH trop élevé ou trop bas, une attaque par un pathogène du système racinaire, une mauvaise gestion de l’irrigation.

Une carence vraie est due à des éléments nutritifs présents en trop faible ou trop forte quantité dans le sol.

Dans les deux cas, une carence va avoir un impact négatif sur le rendement et la qualité de la culture. Dans les cas ci-dessous, nous explicitons les différentes carences existantes pour la tomate.

Les carences apparaissant sur les feuilles en bas de plante

– Azote (N)

Lors d’une carence en azote, les feuilles sont vert pâle à jaune. L’azote est un élément mobile donc les feuilles les plus âgées vont avoir une chlorose et une nécrose plus tôt que les feuilles les plus jeunes lors d’une carence en azote. Une carence en azote va entrainer un retard de croissance dû à une inhibition de la division cellulaire. Chez la tomate, cette carence peut s’accompagner d’une accumulation d’anthocyanes.

Un excès en azote va entrainer un feuillage vigoureux avec des feuilles vert foncé et un système racinaire réduit, le ratio partie aérienne/racine est alors élevé. À l’inverse, ce ratio est faible en cas de carence. L’excès d’azote entraine également une réduction de la formation des fleurs et des fendillements des fruits de tomate lors du mûrissement.

– Cuivre (Cu)

Cette carence est assez rare sur la tomate. Elle se traduit par l’apparition de chlorose internervaire de couleur vert pâle qui débute en périphérie du limbe. L’apparition de ces chloroses peut aller jusqu’à la nécrose et être accompagnée par un flétrissement du plant et une réduction de la croissance.

– Magnésium (Mg)

L’absence de magnésium entraine une chlorose internervaire qui commence par les bords et des taches nécrotiques. Elle entraine aussi une accumulation de pigments anthocyaniques dans les feuilles les plus âgées. En cas de carence sévère, la chlorose internervaire progresse jusqu’au centre des folioles.

– Molybdène (Mo)

Cette carence est plutôt rare chez la tomate. Ce n’est que dans des conditions de carence extrême que l’on peut observer des symptômes. Le diagnostic est complexe car la carence en molybdène se manifeste sous forme de symptôme de carence en azote. En effet, le molybdène est impliqué dans le métabolisme de l’azote. Cette carence se manifeste dans un premier temps sous forme de taches nécrotiques jaunâtres commençant en périphérie du limbe des feuilles les plus vieilles. Le molybdène étant très mobile dans les tissus du xylème et du phloème, les symptômes vont ensuite apparaitre sur la plante entière rapidement. Les développements végétatif et racinaire sont fortement réduits.

– Phosphore (P)

La quantité de phosphore et d’azote régule le processus de maturation des plantes. Un excès d’azote retarde la maturation, tandis qu’une abondance de phosphore accélère le processus de maturation. Le phosphate est prélevé sur les feuilles âgées en sénescence et est redistribué dans différents organes de la plante. Les premiers symptômes de carence en phosphore apparaissent donc dans les feuilles plus âgées. Il en résulte une coloration vert foncé des feuilles qui ensuite présente une coloration pourpre sur la face inférieure du limbe, une nécrose des feuilles, un retard de croissance et une mauvaise formation des tissus vasculaires. La plante peut présenter une chute prématurée des feuilles et des bourgeons floraux.

– Potassium (K)

Le potassium (comme l’azote et le phosphore), est aussi facilement redistribué des organes matures aux organes plus jeunes, de sorte que ses symptômes de carence apparaissent d’abord dans les feuilles plus âgées. Une carence en potassium provoque une nécrose ou une chlorose internervaire et entraîne la formation de pointes de feuilles brûlées. Les plantes déficientes en potassium présentent également des entre-nœuds courts, une perte de dominance apicale. Il peut en résulter un risque plus élevé d’attaque par les pathogènes, de flétrissement, de chlorose, de taches brunes et de dommages dus au froid et à la chaleur.

Les carences apparaissant sur les feuilles en tête de plante.

– Bore (Bo)

Sa carence n’est pas très fréquente. Il provoque une légère chlorose et nécrose des jeunes feuilles qui vont alors se déformer. Le bore est impliqué dans la synthèse des acides nucléiques pendant la division cellulaire dans les méristèmes apicaux, ce qui entraîne la perte de la dominance apicale, la mort des extrémités des racines et des pousses, l’abscission des fleurs, le raccourcissement des entre-nœuds.

– Calcium (Ca)

Comme le calcium n’est pas chargé dans le phloème et n’est pas très mobile, les symptômes de carence apparaissent d’abord chez les jeunes feuilles. Ces dernières vont avoir le bord du limbe vert pâle avec l’apparition de tâches nécrotiques au cours du temps.  Les tissus méristématiques des racines, des tiges et des feuilles sont rapidement affectés par sa carence. Elle va provoquer la formation de tissus tordus et déformés ou un retard de croissance, ce qui entraîne une mort rapide des tissus méristématiques, en particulier des méristèmes racinaires. Chez la tomate, la carence en calcium provoque la dégénérescence des jeunes fruits

– Fer (Fe)

La toxicité et l’insolubilité du fer en tant qu’ion libre sont deux problèmes majeurs pour les plantes. Afin d’assurer l’acquisition du fer à partir du sol et pour éviter un excès de fer dans les cellules, l’assimilation et l’homéostasie sont étroitement contrôlées. Les carences en fer sont souvent dues à son insolubilité dans le sol plutôt qu’à son absence.  Le fer est l’un des éléments les plus immobiles dans les plantes. Sa carence induit une chlorose et une nécrose internervaires, comme pour le magnésium. Cependant, contrairement au magnésium, les symptômes se manifestent d’abord dans les feuilles plus jeunes. La chlorose internervaire est précédée d’une chlorose au niveau des nervures, ce qui fait jaunir toute la feuille. Lorsque la carence s’aggrave, les jeunes feuilles deviennent blanches avec des lésions nécrotiques.

– Manganèse (Mn)

La carence en Manganèse provoque une chlorose internervaire et des taches grises sur les jeunes folioles. Elle entraîne également des anomalies de coloration, comme des taches décolorées sur le feuillage. Les nervures ne sont pas touchées. Lorsque la carence s’aggrave, les vieilles feuilles jaunissent.

– Soufre (S)

La carence en soufre n’est pas très courante et c’est un élément immobile. Par conséquent, les symptômes de la carence en soufre apparaissent d’abord sur les tissus les plus jeunes. Cette carence induit la présence d’une chlorose des jeunes folioles, une teinte verte pâle/jaunâtre, un retard de croissance et une accumulation d’anthocyanes au niveau de la tige et du pétiole.

– Zinc (Zn)

Une carence en zinc induit une chlorose et une nécrose internervaires des jeunes folioles. Elles vont avoir un aspect « rabougri », les bords des feuilles sont souvent déformés et plissés avec un retard de croissance.

La qualité du spectre lumineux peut participer à la réduction de certaines carences induites. Par exemple, augmenter la quantité de bleu dans la recette spectrale peut permettre d’augmenter l’ouverture stomatique et donc indirectement, la transpiration.
En fonction du spectre lumineux, l’absorption des minéraux peut être modifiée. En effet, la qualité du spectre lumineux peut influencer la nutrition minérale via des processus physiologiques connexes tels que la transpiration, le contrôle des stomates ou encore la croissance.

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